Per la libertà di movimento, per i diritti di cittadinanza

Pour un réseau européen des immigrés et précaires

Le réseau des IWW (Travailleurs Invisibles du Monde ) s’est constitué, comme espace de politisation des immigrés, autour de quelques expériences significatives de comités de base à vocation syndicale et de parcours autonomes de lutte.

Dans les luttes sur les postes de travail et pour développer les droits sociaux, dans les occupations de maisons, dans les batailles pour le revenu/pouvoir d’achat/l’augmentation des salaires et contre les processus visant à rendre invisible, à brider et à exploiter le travail vivant, dans les actions de désobéissance aux dispositifs de lois européennes et nationales visant au contrôle de la mobilité du travail immigré et à la flexibilisation/précarisation du travail, et dans les actions contre les CPT [Centres de rétention temporaire pour immigrés en instance d’expulsion], y compris les révoltes qui les ont détruits de l’intérieur, on a vu se constituer une nouvelle figure collective, celle de l’acteur insurgé métis.

L’assemblée extraordinaire des IWW de Vérone, le 3 Juin 2006, a marqué une étape extrêmement significative dans cette direction. Plusieurs centaines d’immigrés et précaires se sont rencontrés, ont échangé idées et expériences, se sont dotés d’un calendrier de conflit commun, ayant encore fraîche en mémoire une longue saison de luttes globales ouvertes par le massacre de Ceuta et Mélilla, du soulèvement des banlieues françaises et de la grève sociale des immigrés du 1er Mai 2006 aux USA.
Un espace européen des luttes s’est ouvert comme espace de résistance aux politiques de contrôle et d’austérité qui sont de facture européenne avant que d’être d’inspiration nationale.

À l’approche du 3° jour de mobilisation pour les droits des immigrés et contre les dispositifs de sélection et de contrôle dressés sur les frontières de la forteresse Europe, et au sein de celle-ci, face à la mobilité et au droit de fuite du travail vivant -CPT et lois sur l’immigration, tel que formulé dans l’Appel de Bamako- les parcours de lutte pour l’auto-organisation des IWW (des luttes pour le revenu et pour le logement aux actions directes contre les CPT et ceux qui en profitent, des grèves sur les chantiers aux batailles contre les nouveaux ghettos urbains), doivent, à notre avis, être radicalisés, intensifiés et organisés.

Les récentes prises de parole des sans-papiers en France et en Belgique, la réouverture, en Espagne et en Italie, du débat pour une révision des lois sur l’immigration dans lequel le gouvernement de Centre-Gauche -pour lequel nous nourrissions une certaine méfiance- démontrent ne pas être en mesure de se dissocier de la Droite en matière de contrôle sécuritaire des flux migratoires et des politiques de hiérarchisation de la citoyenneté, de la délégation aux CPT et du renforcement des frontières avec les Pays de l’Est européen et à ceux qui font face à peine au-delà de la blue border de la Méditerranée, reproposaient, comme axe de calendrier du mouvement, la question des immigrés, leurs luttes, la nécessité de repenser les droits du travail à partir de et dans le conflit, en le redéfinissant au-delà d’un tel schéma/modèle d’insertion ou de comptabilisation avec cet état de choses que l’Europe s’obstine à défendre avec les fusils de ses gardes-frontières.

IWW n’est pas un logo d’appellation et de récupération des initiatives, mais un espace d’autoorganisation pour le conflit social qui se propose à tous ceux qui se reconnaissent dans une communauté de luttes faites d’actions directes et de désobéissance, de résistance, d’initiative et d’enquête sur le terrain de l’invisibilisation, de la fragmentation et de la précarisation du travail que les immigrés ont été parmi les premiers à endurer dans toute leur brutalité.

Un espace d’autoorganisation en lequel l’action directe et la bataille syndicale, l’occupation des maisons et la démolition des murs qui entourent les nouveaux ghettos urbains, autodéfense légale et pratique du conflit vont s’étendre et s’articuler les unes aux autres en formant des trajectoires biopolitiques de la révolte, au point de se diffuser au plan de la reproduction, des droits sociaux, en se greffant sur les flux métropolitains de l’accumulation pour provoquer leur court-circuit .

Il s’agit d’un espace d’innovation radicale. Qui se propose d’être à la hauteur de la complexité des questions que les luttes des immigrés sont en train de poser ouvertement en Europe. Et qui réclame pour cette même raison confrontation et échange des expériences, expérimentation.

Les IWW se rencontreront à ce propos à Florence les 21 et 22 Octobre 2006 à l’échelle européenne en une sorte de séminaire qui se conçoit comme un moment réel de constitution du réseau IWW définissant les lignes générales de l’action politique et les modalités de fonctionnement de ses commissions. La journée de samedi en particulier, sera consacrée, le matin, à une assemblée plénière qui servira à fournir un cadre européen utile à l’analyse des politiques de précarisation de la force de travail en rapport avec la condition immigrée ; on poursuivra, dans l’après-midi, par 3 groupes de travail sur les questions apparues comme focales dans les luttes des immigrés et sur lesquelles il s’agira d’entrer dans le détail des modalités de fonctionnement pour le travail des commissions de conseil juridique/enquête/conflit. Les questions seront celles de la lutte pour le droit au logement, pour la conquête de pleins droits à la citoyenneté, et des conflits sur les lieux de travail.

Les 3 groupes de travail seront introduits par des rapports qui feront le point et lanceront la discussion. Le séminaire se conclura le dimanche matin par une assemblée plénière, où seront restitués les travaux des groupes de travail, puis on discutera pour savoir comment faire vivre le réseau IWW et autour de quels nœuds.

D’ici peu, nous communiquerons dans le détail, et le lieu exact de cette rencontre, qui se passera dans le centre de Florence, et les modalités de déroulement du séminaire.

En attendant, ce document a pour but de recueillir votre adhésion pour sa réalisation.

IWW – Mouvement Antagoniste Toscan – Racisme Stop de Vénétie – Coordination des Immigrés de Vérone – A.D.L.-Padoue.

Adhésions à ce texte : [email protected]

Traduit de l’italien par Sedira Boudjemaa et révisé par Fausto Giudice, membres de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es).
Cette traduction est en Copyleft : elle est libre de reproduction, à condition d’en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs. URL de cet article:
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