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Riviera del Brenta – La solidarité après la tornade

Foto: Giacomo Cosua
Foto: Giacomo Cosua
Nous partons très tôt le matin, le RV est à 7h sur l’esplanade du Sherwood Festival. Seulement quelques heures après le passage de la tornade que le 8 juillet a frappé les communes de Dolo, de Mira et de Cazzago dans la province de Venise. Classée EF4 par l’Institut de surveillance météo régional (ARPAV) sur la base des dommages provoqués : le tourbillon de vent a détruit des habitations, des toits (400 édifices inutilisables), rasé des immeubles, déraciné des arbres, traîné des voitures. Les dégâts, selon une première estime, s’élèvent à cent millions d’ euros. Mais, à part les dégâts, il y a eu un mort et 87 personnes blessées, autres 200 personnes évacuées de leurs habitations.

Avec deux camionnettes on va chercher les réfugiés de la Maison Don Gallo ainsi que les demandeurs d’asile hébergés par la Coopérative “Percorso vita”.
Une vingtaine de jeunes hommes qui font partie du micro-projet de formation professionnelle “Welcome to Sherwood” dans le cadre du Festival. Ces jeunes apprennent un métier : pour devenir ‘maître’ dans la fabrication des pizzas ou bien ingénieur du son, certains parmi eux sont employés dans les services de nettoyage de nuit, d’autres travaillent dans le parking. Deux jours par semaine, le matin, suivent des cours d’ italien.

On charge une citerne d’eau sur un fourgon, nos amis de Mira nous ont dit que l’eau est nécessaire à la population. Gants de travail, bêches, les tee-shirt du Festival de Sherwood on les partages entre nous, on part en 60 entre activistes, bénévoles et réfugiés.

Nous avions vu les images diffusées par les médias ou publiées par les réseaux sociaux du web de la zone dévastée mais dés notre arrivée, face aux dégâts, on se rend compte que ce qu’on a pu voir grâce aux infos ne correspond pas du tout à ce q’on trouve sur place, c’est bien pire.

Foto: redazione
Foto: redazione

On prend le chemin de la Mairie de Mira pour enregistrer nos noms. Cela demande beaucoup de temps puisque il y a de nombreux résidents, surtout des jeunes, qui offrent leur aide aux personnes touchées.

On suit les indications des amis qui habitent les lieux frappés par la tornade, on forme deux équipes.

Les Secours et la Police contrôlent la zone, le passage est permis seulement aux poids lourds et aux machines qui commencent à déblayer les décombres, aux bénévoles et aux résidents. On marche en file indienne pour quelque kilomètre car il faut permettre le passage des poids lourds, il fait très chaud.

Après une vingtaine de minutes, nous arrivons à destination. C’est assez étrange la vue d’ une maison détruite juste à coté d’une autre intacte, mais à partir de là la scène rappelle celle d’un territoire bombardé. On voit deux voitures plongées dans la rivière Brenta, sur la rive en face il y a les ruines de Villa Fini, une villa historique désormais devenue le tragique symbole d’une destruction foudroyante de ce splendide coin de la Vénétie.

Foto: Veronica Badolin /Awakening
Foto: Veronica Badolin /Awakening

Un groupe d’une dizaine d’entre nous se dirige vers une maison à deux étages, l’étage supérieur est tombé à l’ avant. “Ma mère et mon frère sont en vie par miracle”, nous dit Francesco en nous accueillant, “ma mère est très vieille et mon frère est porteur d’handicap, il passe son temps sur la véranda”. Maintenant la véranda est recroquevillée sur elle-même. Pour entrer dans l’habitation il faut sortir tout le mobilier et aussi tout ce qu’il est possible de mettre à l’abris en cas d’effondrement définitif de l’ édifice. On libère le passage encombré par des lourds débris.

Sur le gravillon qui entoure la maison, ou ce qui en reste, Francesco nous montre les traces du passage de la tornade, “Dés que j’ai vu les dégâts, j’ai pense que mes proches étaient morts sous les décombres”. Il nous apporte à boire, le soleil tape très fort.

L’autre groupe est plus nombreux, il faut intervenir dans l’usine du père d’un ami qui fabriquait des châssis. L’édifice est assez ancien, grand, le pré tout autour est recouvert de branches cassés, troncs et des objets divers jetés par le tourbillon de vent.

Foto: redazione
Foto: redazione

Certains parmi nous commencent à nettoyer les alentours. O déplace les broussailles en les traînant sur la rive du fleuve, puis avec la scie à chaine on coupe tous les arbres. Après deux heures le pré est dégagé.
Deux autres sont montés sur le toit pour enlever les tuiles, on charge les débris. le travail manuel est terminé, maintenant c’est aux moyens mécaniques d’intervenir.

Le jeunes africains sont infatigables, leurs tee-shirt de Sherwood sont trempées.

La propriétaire de l’usine nous apporte des sandwichs et de la pizza, une autre femme nous offre une salade de riz. Elles nous remercient, “seuls – nous disent – nous n’ y arriverions pas à nous en sortir”. Elles partagent le déjeuner avec nous, on est assis ensemble à même le sol dans l’unique endroit à l’ombre. Puis on se salue car il faut rejoindre l’autre équipe qui se trouve dans les lieux plus touchés.

Foto: Veronica Badolin /Awakening
Foto: Veronica Badolin /Awakening

Le soir on rentre au Festival. Lors du trajet, Eliot Awogho, un jeune hôte qui réside auprès de la Coopérative “Percorso di vita” nous raconte : “je suis arrivé en bateau en Sicile il y a cinq mois, je sais pas exactement où sur la côte, ensuite je suis allé à Messine où je suis resté pendant trois mois. J’ ai 25 ans, j’ai fait 5 années d’ études universitaires en Sciences politiques et éducation, j’ habitais à Abuja chez mon oncle, puis le 14 avril 2014 il y a eu un attentat de Boko Haram qui a tué 71 personnes et fait 124 blessés. Mon oncle était parmi les victimes. Je ne savais pas où aller, j’étais choqué par les événements, ma famille est retournée au village, pendant une semaine j’ai pas eu des nouvelles sur leur sort. Il n’ y avait pas de travail, la ville n’était plus sûre et j’avais peur de Boko Haram. Je suis allé au Niger, à Agadez pendant trois jours, là j’ ai trouvé un passage sur un camion qui partait pour la Libye. J’ ai payé 500 dollars pour ce voyage. J’ ai traversé le désert sur ce camion qui transportait trop de monde et pendant le voyage trois passagers sont tombés mais le conducteur a poursuivi la route sans s’ arrêter. Les autres passagers provenaient du Ghana, Mali, Cameroun. Pour manger on avait des biscuits, des cacahuètes et du ‘gari’. On buvait l’ eau stockée dans des bidons. Le voyage a durée 12 jours. Le jour était très chaud, la nuit très froide. On est arrivé à Sabha en Libye. J’ai travaillé un peu plus d’ un mois dans les chantiers, parfois j’ étais payé, parfois non. La dernière fois que j’ ai demandé à être payé le patron m’ a bousculé sans me payer. Je suis parti de Sabha pour aller à Tripoli, on était 25 sur une camionnette Toyota pendant une semaine. Je n’ avais plus d’ argent, ni un endroit où loger. J’ ai travaillé 5 mois dans un chantier où je dormais la nuit à la belle étoile, ensuite j’ ai pris le bateau. La traversée a duré trois jours, on était plus ou moins une centaine de personnes sur le bateau.

Maintenant je suis là et je suis libre, il n’ y a pas Boko Haram, je suis heureux d’ être ici au jourd’ hui. Pour moi c’ est une très belle expérience. J’ ai aidé des personnes qui ont tout perdu, comme moi”.

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Video a cura di Global Project:

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