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Combien ça coûte cette émergence?

En 2010 le Residence degli Aranci était une série d’habitations pour les salariés de la marine des États-Unis, l’année suivante il est devenu un Centre d’Accueil pour les Demandeurs d’Asile (CARA). Situé à près de 10 Km du centre habité de Mineo, dans la province de Catania, le CARA de Mineo est aujourd’hui le centre d’accueil qui, en absolu, offre hospitalité au plus grand nombre de migrants en Europe. Au début il était géré par la Croix Rousse, qui s’occupe encore de l’assistance sanitaire, ensuite il est passé sous l’administration du « Consorzio Calatino » – Terres d’accueil (octobre 2011).

Il Cara di Mineo
Il Cara di Mineo

Nous arrivons à Mineo accompagnés par Alfonso Di Stefano de la Rete antirazzista catanese (réseau antiraciste de Catania). Le scénario nous rappelle un peu les champs gouvernementales de la Grèce ; on ne voit pas teintes et latrines, mais certes, la présence de barbelé, barrières, militaires et police ne transmet pas un climat d’accueiI. Comme il est clair que notre présence n’est pas appréciée par les autorités, nous cherchons de rester loin de l’entrée.

Nous croisons beaucoup de migrants sur le chemin, ils peuvent entrer et sortir librement du centre, en s’engageant pourtant à ne pas rester en dehors plus de trois nuits. Malgré déjà cette limite injuste, il est important de souligner que la collocation géographique du CARA de Mineo est un des problèmes principaux. Situé au milieu de la campagne tout près de la route départementale Catania-Gela, le centre est fortement isolé et insuffisamment relié par les moyens de transport en commun. Le risque d’isolement est élevé et les hôtes vivent leur propre quotidienneté dans une condition de suspension et d’apathie.

Face une capacité maximale de 2.000 personnes, la structure accueille aujourd’hui entre le 3.200 et le 4.000 migrants, divisés en plus ou moins 370 immeubles à étages de 160 mètres carrés chacun. Bien que au début le temps maximale de permanence dans un CARA était fixe à 35 jours, des migrants nous ont confié d’habiter ici depuis deux ans. Le surpeuplement cause beaucoup de problématiques : un dysfonctionnement des services causé par le nombre insuffisant d’opérateurs et par la nécessité de respecter des longes queues pour y accéder, et une condition d’anonymat (à partir du moment de l’entrée le nom est traduit dans le nombre du badge).

Chaque habitation est pensée pour donner hospitalité à environ 10 personnes, mais selon les racontes des personnes connues à l’extérieur, les immeubles à étages sont habitées par plus de 25 personnes.

Selon rapport de MEDU, « le modèle même du CARA, c’est-à-dire d’une grande structure qui accueille milliers de migrants, démontre d’être ingérable et barbare ». MEDU fait réfléchir aussi sur la relation entre les habitants du CARA et le village de Mineo, habité par 5.200 personnes. « Cette manque d’équilibre crée des forts tensions et elle représente un obstacle pour l’interaction sociale et culturelle avec le territoire ».

Il Cara di Mineo
Il Cara di Mineo

Grâce au réseau de Melting Pot nous avons réussi à rencontrer un groupe de migrants de la Syrie, du Yémen et de l’Égypte, qui ont accepté de nous raconter ce qui ce passe à l’intérieur seulement à condition de garantir leur anonymat. Ils étaient préoccupés des menaces et vexations qui auraient pu être causé par les gérants et les opérateurs du centre. Évidemment, ceux qui ont le courage de dénoncer la situation à d’autres personnes à l’extérieur du centre ne sont pas bien vus.

Avant d’eux, nous avons parlé avec un garçon gambien qui vit à Mineo depuis plus d’un an. Il nous a raconté de son bonheur ici, de sa reconnaissance à l’Italie pour lui avoir sauvé la vie et de comme les opérateurs le soutiennent. Malheureusement il est difficile de lui croire, pas pour méfiance, mais parce qu’il y a plusieurs dénonces de la part des mouvements et des associations à la charge du CARA de Mineo. Et même parce que d’autres sources nous ont dit que certains migrants recoivent des privilèges s’ils acceptent de bien parler du CARA avec les journalistes, les activistes où les délégations parlementaires.

Nous avons parlé avec Ahmed, nom de fantaisie, qui traduisait pour nous les mots de ses amis. Ils nous ont raconté de la terrible organisation des services, de la difficile situation du logement due au surpeuplement et du travail accompli par les opérateurs. Surtout, nous découvrons que lors du premier acces personne est informé à propos du service sanitaire, légal, d’intégration sociale ou de médiation.

Selon l’article 10 du DPR 12 janvier 2015 « modalités de permanence au CARA », au moment du premier acces le centre devrait fournir au demandeur d’asile un livret explicatif du centre, mais aucun des migrants interviewé par nous ou par MEDU a dit d’avoir reçu ce matériel. Des rencontres de groupe sont prévus pour informer les hôtes, mais seulement dans certains périodes de l’année. Cela implique que certains demandeurs d’asile doivent attendre plus d’un mois avant de recevoir les informations minimales concernant leurs droits et comment s’orienter dans la structure. Chaque jour les gens accueillis reçoivent 2,50 euro sur un badge, à utiliser exclusivement à l’intérieur du centre pour les cigarettes ou les cartes téléphoniques, cela vaut pour tous, indépendamment de l’âge ou des habitudes. L’assistance médicale est garantie 24 heures par la Croix Rouge soit au cabinet de consultation soit en contexte d’urgence.

A l’arrivée des hôtes un premier screening sanitaire est exécuté, mais comme un opérateurs de la CRI reporte : « Le patient n’est même pas fait déshabiller». Le screening sanitaire est suivi par une évaluation psychologique et d’aide sociale afin de concorder le niveau de vulnérabilité du demandeur d’asile. Le temps dédié à ces pratiques est insuffisant et il ne permet pas de découvrir des possibles victimes de violence ou de traitements inhumains et dégradants. Il manque aussi le respect d’un important droit, celui de l’inscription du demandeurs d’asile au Service Sanitaire Nationale (SSN), prévue par la normative en vigueur, qui cause une situation d’extraterritorialité sanitaire du CARA de Mineo.

Les opérateurs que travaillent à l’intérieur sont à peu près 300, entre lesquels : 7 opérateurs dans le domaine psychologique, 6 dans celui de l’assistance sociale et 7 dans celui juridique. En considérant le nombre de demandeurs d’asile dans le centre, le rapport est celui d’un opérateur spécialisé (dans les domaines psychologique, social ou juridique) chaque 450-500 personnes. Naturellement, même les services de conseil et d’orientation juridique en souffrent et le temps d’atteinte pour accomplir tout le processus et obtenir le statut de protection internationale deviennent « bibliques  ».

Après avoir rempli le célèbre formulaire C3 il est nécessaire d’attendre environ 12 mois pour la convocation de la part de la Commission Territoriale. La date est rendue publique seulement à une semaine de l’audition et ceci rend superficiel l’entretien préparatif avec les opérateurs du centre. Toujours selon ce qu’a été sanctionné par le DPR du 12 Janvier 2015, à l’expiration des 35 jours prévus comme temps maximal de séjour dans un CARA, au demandeur d’asile doit être relâché automatiquement un permis de séjour valide pour 3 mois et renouvelable jusqu’à la décision sur la demande de protection internationale. Dans le CARA de Mineo, ce permis peut être obtenu seulement sur demande explicite et après le payement de 16 euros pour la marque de timbre.

En plus de cela, dans le CARA de Mineo se sont vérifiés plusieurs crimes, à partir de l’homicide et de la violence sexuelle, au trafic de drogue, vols et prostitution. On cite la dénonce d’un réseau de prostitution dont sont victimes les femmes du centre, ce n’est pas seulement les hôtes qui profitent de ça, mais aussi les opérateurs. [[http://ifg.uniurb.it/static/lavori-fine-corso-2014/lanza/2014/04/20/la-prostituzione-ce-ma-non-si-dicevideo/index.html]] Autre phénomène est ce celui de l’exploitation du travail et du caporalato. Les gens que nous avonc écouté ont dit que chaque matin, seulement à quelques centaines de mètres de l’entrée, les camions de caporaux arrivent. Tout se passe sous les yeux attentifs de l’armée et de la police, qui préfèrent de se taire et, probablement, augmenter un peu leur salaire.

Comme à Mineo aussi à Caltanissetta il y a beaucoup d’anomalies dans le domaine de l’accueil, et dans la majorité des cas il ne s’agit pas de pratiques positives. Par contre, l’activité du Guichet migrants est de tout autre type, il s’agit d’un groupe informel qui essaie de faire face aux limites et aux contradictions du système d’accueil. Le groupe est formé par une poignée d’activistes, parmi lesquels nous connaissons l’avocat Giovanni Annarolo de l’ASGI, Santa Lombarda, une opératrice qui travaille dans le SPRAR, l’activiste Cologero Santoro et Giuliana Geraci, et un médiateur culturel. L’espace et assez réduit, mais il contient facilement une dizaine de personnes. Une table, une imprimante photocopieuse et un drapeau NO MUOS comme fond.

Caltanissetta - Sportello Immigrati
Caltanissetta – Sportello Immigrati

Chaque mercredi après-midi ils ouvrent le guichet et cherchent d’aider quiconque s’adresse à eux, pour n’importe quelle problème. Nous avons eu l’occasion de voir comment ils travaillent et nous avons eu claire la difficulté, mais au même temps l’importance, de leur travail méticuleux.

Un exemple est ce qui est arrivé pendant notre visite: vers la moitié de l’après-midi un monsieur est entré dans le guichet, sur conseil d’un ami, en déclarant d’avoir mal au pied. Avant de recevoir une reponse il s’est assis et il a enlevé sa chaussure en montrant ainsi un moignon, le pied avait été amputé. Ce monsieur s’est ensuite rehabillé et il a commencer à expliquer son histoire, à l’aide de la traduction du médiateur. Il a 62 ans, il arrive du Pakistan et il dorme dans la rue. Il est en train de chercher désespérément d’entrer dans un centre d’accueil, précisément le CARA de Pian del Lago, que pour le moment a des places libres pour les cas vulnérables. Il est diabétique et il souffre d’hépatite, mais les opérateurs du CARA, appelés au téléphone par les opérateurs du guichet, veulent une attestation de « compatibilité à la vie en communauté ». Un autre problème, qui apparemment n’a pas ému les opérateurs du Centre, est que l’homme est indigent et il n’as pas l’argent suffisant pour payer le taxi jusqu’à l’hôpital.

Donc s’il ne recevra l’attestation il continuera a vivra en rue, sans aucune assistance. Quand nous l’avons laissé, il était en train de se bouger à l’aide des activistes du guichet pour obtenir cette attestation, cependant il arait quand-même passé la nuit dans la rue. On lui souhaite le mieux.

Les activistes du guichet nous expliquent que le CARA di Pian del Lago est un centre bizarre. Premièrement, il faut préciser qu’il s’agit d’un immeuble divisé en deux sections, une pour le CIE (Centre d’Identification et d’Expulsion) et l’autre pour le Centre d’Accueil des demandeurs d’asile (CARA). Il est difficile à imaginer, mais les deux structures sont tout-à-fait l’une à l’intérieur de l’autre. Le premier contient 90 personnes, tandis que le deuxième environ 480. Tous vient d’une vielle caserne militaire à laquelle ils ont ajouté un préfabriqué et plusieurs containers.

L’environnement est tout sauf que digne, cependant il y a une vraie queue pour entrer. Cela car, jusqu’à récemment, les procédures pour la demande d’asile étaient plus vites que dans le reste d’Italie. Si ailleurs l’attente est entre l’an et demie/deux ans, à Caltanissetta la procédure pouvait être conclue même en six mois ou moins. Cette bizarre « efficience » a produitn l’effet d’un aimant et beaucoup de migrants sont arrivées sur place pour demander l’asile, même s’ils n’étaient pas débarqués sur les côtes de la Sicile. Ceux d’entre eux qui ne trouvent pas d’hospitalité chez des amis ou des familiers arrivés avant lui, se refugient dans un champ informel sous un pont où il y a d’autres dizaines de personnes, dans des teintes ou des baraques, sans aide.
Dans la bidonville manque tout: eau courante, électricité, nourriture et assistance médicale.

Pour éviter ce flux intérieur, les institutions ont décidé de ralentir délibérément le processus burocratique pour retourner à la moyenne nationale. Une solution absurde qui n’a pas réduit les demandes d’entrée au CARA. Nous avons reçu des nouvelles de dossiers qui sont ouverts, mais pour effet de cette nouvelle règle intérieure les procédures ne sont pas lancées avant des trois mois.

Même ici il y a quelqu’un qui spécule sur ces conditions de fragilité. Il y a un cercle diffus d’exploitation du travail qui engage soit les hôtes du CARA soit qui est à l’extérieur. Nous avons appris que certains avocats qui travaillent pour préparer les demandeurs d’asile à l’audition effectuent même 600 recours par an aux refus de la Commission, un nombre tellement élevé qu’il fait naître des réserves sur l’attention qu’ils posent sur chaque recours et sur son caractère unique et personnel.

Finalement, il y a un marché noir de faux résidences, nécessaires pour obtenir le passeport, avec des prix entre le 150 et le 600 euros, cependant il y a encore des gens qui vivent dans des conditions terribles afin de touver une place « privilégié » dans un CARA fait de container.

Les problématiques que nous avons cité et les effets qu’elles produisent sur le territoire rendent à notre avis le CARA de Mineo et celui de Caltanissetta un modèle d’accueil faillit, basé sur l’idée que les migrations sont une émergence. Un point de vue démenti plusieurs fois par les faits et les chiffres, mais qui n’arrête pas d’influencer les choix politiques qui, évidemment, ont un clair intérêt économique et politique visé à maintenir modèles crées sur les émergences. Les gens accueillis dans les centres vivent dans un environnement d’apathie continue et de passivité : « Touts les jours je me réveille, je prends mon petit-déjeuner et je dorme ». Ceux qui vivent dans la rue en atteinte d’entrer savent qu’ils ne peuvent pas choisir où vivre. Heureusement, même si avec plusieurs difficultés, il y a aussi ceux qui cherchent toujours de soutenir et d’aider ces personnes, en partant du bas et avec beaucoup de ténacité.